En temps ordinaire, novembre représente un foisonnement d’initiatives en faveur de la solidarité. En 2020 le reconfinement aura évidemment eu raison des diverses animations prévues. Y compris celles du Festival des solidarités (Festisol) qui devait se dérouler du 13 au 29 novembre. Bien que quelques émissions ou films puissent être suivis à distance, l’effet n’est pas le même.
Sur Annecy, le collectif d’une douzaine d’associations qui décline cet évènement national souhaite cependant dire sa volonté de prolonger le « climat de solidarité », fil conducteur prévu cette année.
Le combat pour davantage de justice climatique ne s’arrêtera pas fin novembre.
Car le problème reste devant nous. Il est gigantesque.
Les victimes du réchauffement climatique, en effet, n’en sont pas pour l’essentiel les responsables.
Thomas Piketty indique en 2015 (2): « Les 1 % les plus riches ….. [des pays riches ont] des émissions annuelles de gaz à effet de serre par personne supérieures à 200 tonnes équivalent de CO2. À l’autre extrémité […], les plus pauvres [des pays pauvres ont]….. des émissions 2 000 fois plus faibles. »
Et non seulement les plus riches profitent des plaisirs octroyés par leur train de vie très consommateur de CO2 (SUV, climatisation,…) mais ils subiront peu les conséquences du réchauffement. Ce sont les populations pauvres qui en paieront le tribut le plus élevé.
Nul n’est à l’abri de la catastrophe prévisible, mais face aux incendies géants, aux inondations, aux sécheresses et à la diminution de l’accès à l’eau, les millions de personnes vulnérables ne bénéficient pas des mêmes protections que les privilégiés.
L’élévation des températures et ses conséquences jouent donc comme un révélateur des inégalités de par le monde et de leur accroissement. Les dramatiques migrations climatiques qui ne font que commencer en sont une représentation. Elles sont aussi la preuve de la nécessaire solidarité à mettre en œuvre.
Pour le collectif Festisol Annecy, le combat pour la justice climatique est donc aussi un combat contre les inégalités sociales et, pour des millions, l’expression du simple droit à la survie. Il doit être poursuivi sans relâche.
(1)Collectif Festisol Annecy : ADADI - Accueillir l'Étranger ; Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières ; Amis de la Terre ; Artisans du Monde ; CCFD-Terre solidaire ; Comité de défense du droit d’asile ; CGA-Cran-Gevrier Animation-Centre social ; Échanges Sahel ; Échanges et Tiers Monde ; MRAP-Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples ; RESF-Réseau Éducation Sans Frontière
(2)Etude Thomas Piketty de novembre 2015 « Evolution de l’inégalité mondiale des émissions de CO2 (1998-2013) et perspectives pour un financement équitable de l’adaptation »